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| | | Une chasse énivrante [PV: Lessien] |  |
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Rey Demon
DRAGONNIER Expérimenté/Général de l'Empire
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Date d'inscription : 30/06/2011
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|  Sujet: Une chasse énivrante [PV: Lessien] Mer 3 Aoû - 23:47 | |
| Le soleil pointait lentement à l’horizon. Sa peau glacial allait bientôt être rudoyée par l’étrange astre, sa morsure sévère s’abattrait sur lui avec cruauté, tel la justice punissant l’impie souillé de sang, la créature trop répugnante pour prétendre à la vie. Mais au lieu de s’enfuir, la sombre bête toisait la lumière naissante avec mépris. La défiait-il? Sans nul doute. Son capuchon empêchant les fourbes rayons de lui lécher sournoisement la peau, recueillit avec prudence les prémices de l’aube. Rey frissonna lorsque le soleil chauffa sa joue d’une lapée brulante, l’effet n’était pas douloureux, seulement désagréable. Heureusement, l’air des hauteurs était encore frais et malgré les tiraillements dans ses longues ailes, Soowan accéléra son vol, cherchant à soustraire au plus vite son maître à l’inconfort naissant.
*Pose toi, reposons-nous.* A contrecœur et après quelques secondes de parlementation, le dragon piqua vers le sol, le vent sifflant de mécontentement face à cette envolée contre nature, et se posa avec la délicatesse d’une plume à l’ombre d’un bosquet. Après leur dernière confrontation, la fuite les avaient conduit à longer la rivière de l’Edda et les avaient mené non loin du village d’Hedarth. De leur repère, le vampire pouvait, autant que son compagnon, entendre les cris animés des premiers travailleurs de ce coin reculé, et il sentait avec délice les délicates odeurs d’un repas qu’il souhaitait avec avidité. Leur départ précipité n’avait fait qu’accroître son amertume et son appétit. La froide colère qui pulsait dans ses veines le laissait dans un état de constante agitation. Ainsi, il ne put se résoudre à rester prostré sur la gigantesque bête rouge.
Lentement, il mit pied à terre, vacilla un instant sur sa jambe qui n’arrivait plus à soutenir son poids et dû s’asseoir sur un petit rocher avant de s’effondrer. Des goutes pourpres claquèrent sur le sol avant d’être aspirées avec un bruit de suçon par la terre sombre. Mais le liquide était bien trop abondant et au bout de quelques minutes, un fin filet de sang inondait les tiges des rares fleurs, les pourrissant. Rey plaqua vivement sa main sur la plaie ouverte, tentant de retenir le fluide précieux, une grimace de douleur déforma son beau visage. Cette elfe avait la main efficace. Nonobstant, s’il voulait se remettre un peu de son état de fatigue et d’infirmité, l’estropié savait ce qu’il lui fallait faire. Après avoir ordonnée au grand dragon rouge d’aller chasser, il se leva avec difficulté et se dirigea en clopinant vers le village dont l’odeur entêtante l’envoutait telle la caresse d’une femme.
Soowan leva le museau promptement et huma l’air chargé d’une odeur de chair fraiche. Son ouïe intercepta un râle lourd précédent une mort fatidique. L’évènement se répéta plusieurs fois et bientôt plus le moindre bruit vint tinter à ses oreilles écailleuses, tandis que le vent lui soufflait à la face les relents de dépouilles récentes. Voulant s’instruire, il tenta de percer l’esprit de son compagnon, mais celui-ci gardait jalousement ses images dans sa tête et il s’avérait évident qu’il ne désirait pas les partager. Il l’avait toujours refusé d’ailleurs, cachant à son compagnon d’arme ses repas sanguinolents. Le dragon n’en comprenait pas le fondement, il se nourrissait, chose la plus naturelle pour lui, alors à quoi bond le laisser dans l’obscurité. Une fumée de souffre s’échappa de ses naseaux, signe de son agacement. Ces bipèdes avaient réellement des mœurs et des malaises incompréhensibles. Le vampire pouvait bien rougir de ce qu’il voulait, mais lui ne désirait pas être logé à la même enseigne que toutes ces frêles et sensibles créatures à deux pattes. Il se promit de lui en toucher un mot à son retour, ce manège avait duré trop de temps. Mais lorsque Rey revint, le dragon n’essaya pas de parlementer avec lui.
Comment aurait-il pu d’ailleurs? L’homme était recouvert d’un sang poisseux, son visage, ses mains, ses vêtements étaient imbibés de cette couleur pourpre. Mais le pire était ses yeux d’une rougeur insoutenable, miroir d’un être menaçant et cruel mais aussi tourmenté, la folie le hantait de plus en plus. Le dragonnier avait bien changé depuis ce jour, il était devenu effrayant et se perdait lentement dans des chemins tortueux que le dragon avait milles peines de l’en sortir. Il sentait qu’il le perdait. Sans ce préoccuper de Soowan, Rey lorgna sa blessure avant de remonter en selle, la plaie ne saignait plus et cicatrisait lentement, ils allaient pouvoir reprendre la route. Soudain, ils s’immobilisèrent tous deux. Une nouvelle odeur venait de s’ajouter à celles des cadavres des premiers villageois levés, celle de l’elfe et de son dragon noir. Un grondement mauvais gonfla la cage thoracique de la bête, accompagné par celui du vampire. Sans plus attendre, le diamant rouge repris son envol tandis que l’éphèbe méditait. La dragonnière les avait pris en poursuite, mais pour combien de temps serait-elle le chasseur?
Dernière édition par Rey Demon le Mer 31 Aoû - 16:08, édité 1 fois | |
| | | | Lessien Surion
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| | Sujet: Re: Une chasse énivrante [PV: Lessien] Sam 13 Aoû - 10:56 | |
| Confortablement installée sur le dos de son compagnon, l’elfe tenait en ses mains son épée encore imprégnée de sang. Une odeur forte, âprement délicieuse, chatouillait ses narines, faisait tourner sa tête. Elle l’avait eu, elle l’avait touché, elle l’avait blessé. Elle passa une langue mutine sur ses lèvres frémissantes, portant ensuite un regard glacial sur l’horizon. Il s’était enfui, comme un couard, comme un lâche, il avait pris la poudre d’escampette, la laissant seule avec la jeune fille ; espérant sans nul doute que le puissant lien qui les avait alors unis s’évanouirait dans la nature. Or, évidemment, il se fourvoyait. Lessien n’était pas de ceux qui renonçaient si aisément, de ceux, indécis, qui préféraient la facilité au challenge. Elle laissa glisser ses doigts fins le long de sa lame, rêvant déjà de la prochaine rencontre qu’elle ferait.
|Tu as l’air tout excité.|
Un peu méprisante peut-être, elle claqua sa langue contre son palais, exprimant par ce petit geste son agacement. Evidemment qu’elle était excitée. Elle était même impatiente. D’autant plus qu’elle savait son objectif à portée de main. La nuit, si obscure encore quelques minutes plus tôt, abandonnait avec douceur sa parure étoilée, laissant le soleil embraser son corps. Bientôt, il ferait jour, tellement jour qu’il ne pourrait lui échapper, qu’il ne pourrait se dissimuler à son œil averti. Baissant les yeux sur les plaines qui s’étiraient sous elle et son dragon, Lessien poussa un long soupir avant de s’étendre sur le corps chaud son ami. Celui-ci battait des ailes paisiblement, toisant l’horizon avec dédain. Lui aussi avait une revanche à prendre, une victoire à extirper. Et puis… Il la suivrait jusqu’au bout du monde, descendrait aux Enfers avec elle, s’il pouvait juste l’aider à retrouver le sourire. « Ca fait longtemps qu’on ne s’était pas autant amusé, n’est-ce pas Lulu ? » Lucifer orienta ses pupilles scintillantes vers sa maîtresse, irrité par ce petit surnom désagréable…. Cependant, galvanisé par cette tendre confession, il laissa un soupir satisfait s’échapper d’entre ses dents acérées. |Je le reconnais.| Puis, soudainement, le dragon piqua vers la droite, s’abandonnant presque au plaisir de la chute libre, pour se rapprocher du sol.
Un râle, infime, accompagné de l’odeur nacrée du sang, avaient alerté ses sens alertes. Le dragonnier tint plus fermement son arme, prête à bondir sur l’ennemi –qu’elle n’avait pas encore aperçu –, sa monture quant à elle émettait un grognement sourd et menaçant. Plissant ses beaux yeux bleus, la guerrière perçut au loin un mouvement. Ils étaient là, elle en était persuadée. Elle était également intimement convaincue qu’ils savaient, qu’ils les avaient entendus. L’excitation nouait son ventre ; après-tout, l’hybride était loin d’être bête, à mille lieues d’être un ver misérable et faible. Il attisait son intérêt, réveillait en elle des sentiments oubliés depuis fort longtemps. L’animal Légendaire accéléra sa cadence, tâchant de les rapprocher du binôme ennemi, lui aussi comme happé par l’appel de la violence. Il se rapprocha suffisamment du sol pour que sa maîtresse puisse progresser avec discrétion dans les bois.
Féline, elle s’élança, progressant silencieusement entre les nombreux végétaux. Elle évitait les branches pendantes, ne marchait pas sur les fleurs baignées de rosée, ne déchirait pas sa chair contre les ronces brunes qui s’enroulaient avec passion autour des membres des passants. Bientôt, elle arriva au sommet d’une colline, dévoilant un petit village encore endormi. Etait-il encore là ? Habile, l’elfe descendit la colline, sautillant de roche en roche, agissant par instinct, aussi habilement qu’une bête. Alors qu’elle arrivait à l’orée des maisonnées, l’odeur puissante de la mort la saisit. Etait-il encore là ? Plusieurs minutes s’écoulèrent, pendant lesquelles la ‘jeune’ elfe étudiait avec minutie la scène morbide qui s’offrait à ses yeux. Des corps ravagés, du sang à perte de vue. Un dangereux maniaque, venu se nourrir. Ainsi était-ce donc là sa réelle nature ? Un vampire ? Elle le retrouverait. Lessien claqua la porte et foula les sentiers de terre par grandes enjambées. Un ou deux villageois, alors réveillés, la saluèrent poliment. Agenouillée au sol, à chercher quelques preuves d’un passage assuré, elle les entendit hurler : sans doute venaient-ils de réaliser la mort de leurs semblables. Les hommes sont stupides, parfois. Ils m’énervent. Qu’est-ce qui me retient de trancher leur gorge diaphane, en cet instant si précieux ? |Ta proie.| Un sourire étira ses lèvres ; oui, Lucifer avait raison. Elle ne devait pas se laisser distraire. Elle se releva, soudainement attirée par quelques marques au sol. Son sang. Elle suivit les traces avec détermination, comprenant soudain qu’il ne s’était arrêté ici que pour récupérer de la blessure qu’elle lui avait infligé. |Rejoins-moi.| Obéissante, Lessien obéit, elle fureta de nouveau avec les branchages et remonta en selle. Lucifer avait senti dans l’air l’odeur si particulière de ses assaillants.
« Autant t’arrêter. Tu sais que je ne te laisserais pas fuir. » | |
| | | | Rey Demon
DRAGONNIER Expérimenté/Général de l'Empire
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| | Sujet: Re: Une chasse énivrante [PV: Lessien] Mer 31 Aoû - 16:11 | |
| Enfin, il survolait son objectif brulant. Haut dans le ciel sans nuage, les deux créatures affrontaient la puissance du soleil couplée à l’étendue sableuse qui s’étalait à perte de vue. La morsure de cette fournaise était insoutenable pour le jeune homme, mais il y résistait presque avec masochisme. Il n’était pas dans ces habitudes de se soumettre aux éléments, c’était lui qui les faisait siens et l’inverse n’était pas un seul instant envisageable. Serrant les dents, une lueur de défis dans les yeux, il jaugeait avec supériorité le désert du Hadarak. Un instant, il resta sans voir le paysage qu’il fixait pourtant intensément. Sa pensée se dirigeait malgré lui vers ce visage farouche aux cheveux blancs, ce même minois sur laquelle le délice de la guerre se lisait aisément. Il la savait vouloir étancher une soif qui jamais ne disparaitrait. Un peu comme lui…
Soudain, de minuscules taches se profilèrent à l’horizon éveillant instantanément son intérêt carnassier. Dans un échange muet, il ordonna à son dragon de ralentir leur progression. Silencieux et fluide, la bête pourtant gigantesque, se rapprochait lentement du groupe sans même qu’il se douta de sa présence. Passé la caravane déambulant au rythme des dunes, Soowan plongea vers le sol une nouvelle fois. Mais au lieu de se poser, il resta stagner à quelques mètres. Lorsqu’il atteignit une éminence sableuse un peu plus haute que les autres, Rey rompit le contact avec les chaudes écailles rubis et sauta, s’éloignant de la protection de son compagnon d’âme. Sans perdre une seconde, la créature remonta dans les airs, sa tête tourné vers le vampire qui s’époussetait et tentait de se soustraire au sable indésirable et gênant. Ses deux grands yeux intelligents se rivèrent sur ceux de son maître jusqu’au moment où celui-ci les couvrit de son capuchon. *Sois prudent.*
L’homme se mordit la langue de frustration. A peine réunit, ils étaient de nouveau séparer pour un long moment. Et pour quoi? Pour qui? Une misérable elfe. Encore une qui avait décider de s‘entêter sur une cause perdu d‘avance, sur un de ses futurs échecs. Nonobstant, Rey aurait pu fuir jusqu’à Uru’baen, la fille n’avait pas l’air stupide, elle ne l’aurait pas suivi jusque là. Mais cela était inconcevable, une joie sauvage le tenait lorsqu’il pensait à une véritable confrontation. Comment aurait-il pu renoncer à ce désir d’en découdre avec son adversaire, cette folle envie d’entendre s’entrechoquer leur lame, d’ouïr l’halètement désordonnée par une telle ivresse, de sentir cette sueur brulante des corps en effort. Il avait plonger dans son regard et y avait vu toute sa folie, la belle n’était pas bien différente des soldats de l’empire, pas bien dissemblable de lui. Rien que pour cela, il n’aurait pu s’éloigner de cette odeur qui se rapprochait à grande vitesse. Il la désirait. Pour pouvoir vivre. Ou même, pour pouvoir mourir.
Il lui fallait néanmoins gagné du temps, sa jambe le faisait encore souffrir et il ne pouvait se permettre d’utiliser trop sa magie pour la soigner, la perte d’énergie le désavantagerait dans son futur combat s‘il s‘avérait trop proche. Luttant contre la chaleur, il se dirigea d’un pas ferme vers le groupe de bédouin. Le vampire était solide, et malgré sa blessure mit peu de temps à rattraper les voyageurs du désert. Ainsi, tandis que son dragon amenait leur odeur au loin, lui mêlerait la sienne à celui du groupe. Il savait que ce subterfuge ne tiendrait pas interminablement, mais suffisamment pour lui permettre de récupérer. S’exprimant dans leur langue, il les convainquit facilement de sa bonne foi et se joignit à eux. Un peu d’argent fit cesser les regards méfiants des plus récalcitrants et accroitre la confiance des plus dupes. Puis ils déambulèrent de nouveau à travers cette fournaise étouffantes. La chaleur accentuait les odeurs des bédouins, Rey respirait faiblement de peur d’éveiller son appétit, s’il tuait ne serait-ce qu’un de ces humains, sa tactique tombait à l’eau. Ils marchèrent pendant des heures interminables, dont les pauses aléatoires lui servirent à soigner lentement sa blessure. Le soleil descendait lentement et l’éphèbe n’avait plus intercepter le moindre signe de son ennemis mais il pressentait que le vent allait tourner.
Les hommes des sables avaient monter leur campement et s’était réfugié dans leur tentes, fuyant la fraicheur de la nuit tombantes. Refusant leur invitation, Rey resta assis dehors, terminant discrètement de refermer la plaie. A la place de la longue estafilade qui saignait sa jambe, ne restait plus qu’une rougeur indéfinissable. L’homme se leva et s’éloigna de ces pauvres humains si fragiles, l‘air frai rassérénant son corps . Immobile sur un monticule, il observa l’horizon obscure. Soudain, le vent lui amena le parfum qu’il attendait, celui de la guerre et du sang. Son visage resta de marbre sous son capuchon, seuls ses yeux brillèrent d’une allégresse bestiale. La guerrière avait retrouvé sa trace et arrivait.
« Viens, je t’attend, cette fois personne ne fera obstacle à notre échange. » | |
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