Rencontre... mouvementée! (Balthazar)

L'après-midi était déjà bien entamé, sur la Crête: néanmoins, le crépuscule n'était pas encore arrivé, et il faisait encore clair. Entre les arbres et les buissons entourant une petite clairière, une créature monstrueuse semblable à un chien ou à un loup se tapissait dans l'ombre. Tout était calme et la créature attendait patiemment un potentiel déjeuner, qui apparut peu de temps après. Un lièvre s'avança en bondissant vers le centre de la clairière: un ruisseau la traversait, et le rongeur s'en approcha pour boire. Amadeus, l'horrible créature, s’aplatit un peu plus encore sur le tapis vert de mousse humide qui ornait le pied des arbres. Il avait tout intérêt à ne surtout pas rater son coup: sinon, il devrait dormir l'estomac vide pour la deuxième fois en deux jours: et rien que cette idée le rendait malade...

Le lièvre se désaltérait toujours, à petites gorgées, relevant de temps en temps la tête pour surveiller les alentours. Amadeus rampa sur deux ou trois mètres, toujours en restant à l'abri des buissons, juste pour s'approcher du lièvre. Lorsqu'il fut à une distance convenable (environ trois mètres) de l'animal, il mobilisa son Manteau de Ténèbres et envoya une petite boule d'Obscurité qui vint flotter devant le lièvre: ce dernier prit peur et bondit vers l'arrière, commençant à courir aussi vite que possible. Mais l'approche tactique de la créature fut payante, car le bond du lièvre l'avait rapprocher de son prédateur d'au moins un mètre. Tenaillé par la faim, Amadeus bondit de sa cachette et fonça à toute allure sur le rongeur, qui fit un malheureux saut vers la droite, scellant son destin...

Amadeus avait anticipé cette réaction de son casse-croûte, et n'eut qu'à bondir de vingt centimètres en avant pour refermer ses crocs sur la nuque du petit animal. D'un seul coup de mâchoire, le monstre brisa la nuque de son dîner, et commença à manger sans attendre: son estomac criait famine depuis déjà deux jours, et il n'en pouvait plus d'attendre! C'est donc avec une joie sauvage qu'il ouvrit le ventre de sa proie d'un seul coup de griffe, avant de plonger avec délectation son museau sans peau dans les entrailles du petit animal. Il mâcha avec délice, ne prenant presque pas le temps de savourer cette prise dont il se languissait depuis quarante-huit heures.

Alors qu'il finissait à peine de manger, léchant la peau ensanglantée avec la joie d'avoir l'estomac plein, un bruit suspect retentit tout près, capté par ses longues oreilles arrondies, noires et velues. Les yeux rouges de la créature brillèrent d'une brève lueur de panique, avant qu'un autre bruit ne retentisse, affreusement près de lui: quelqu'un ou quelque chose arrivait vers lui...

Rencontre... mouvementée! (Balthazar) Sans_t14

Balthazar c'était réfugié sur la crête il y a un an, persuadé qu'il était préférable pour lui d'être oublié de tous. Il changea régulièrement de cachette et voyagea beaucoup. L'ancien Parjure était parti chassé lorsqu'il aperçut un lièvre. Observant la créature tout en restant caché dans un buisson il s’apprêtait à prononcer l'un des mots mortels et à s'emparer de sa proie lorsqu'il remarqua une sorte de loup couché dans l'herbe, guettant sa proie. Il étendit sa conscience, sondant le loups. Il tomba sur un mur infranchissable, étonnant, lui qui avait tant voyagé il n'avait jamais rien vu de pareil. il n'insista pas, de peur de se faire repérer. Le chien-loups semblait calme, affamé et dangereux, une créature unique dans toute l'Alagaësia, il n'y a pas de doute.

Le lièvre étanchait sa soif, il était assoiffé. Il reporta son attention sur le loup qui le préoccupait tant. Il vit une petite boule sombre grossir au niveau de sa bouche. L'obscurité se forma autour du lièvre, l'enveloppant dans l'obscurité. Même sa nature d'Ombre ne lui permettait pas de voir à travers cette fumé. La bête sauta et d'un seul bond tua le lièvre en lui brisant sauvagement la nuque. Le loup se jette sur son diné et le dévora sans prendre la peine de mâcher. Balthazar décida de partir pendant qu'elle était occupé et s’appétât à rentrer chez lui lorsqu'il marcha sur une branche. Le bruit fut élevé et aucun doute que le Loup l'avait entendu. Fuir ne servirai à rien, donc aucun doute qu'un combat à mort se déroulera dans cette forêt. Quelle dommage de devoir anéantir cette bête unique, Balthazar se voyait déjà avec la tête de l’animal empaillé dans sa cachette.

L'Ombre Dragonnier sortit donc de l'ombre du buisson et observa le loup qui montra les crocs. Le grondement de la bête le fit hurler de rire et il porta sa main droite à sa ceinture pour attraper son épée. Sa main ne rencontra pas son épée, il cessa donc de rire, le regard braqué sur sa taille. Comment diable s'était-il débrouillé pour oublier son épée, il lança une série d'injure et dégaina sa dague empoisonné avec la main gauche. Il était fin prêt au combat, la dague dans une main et la magie dans l'autre. Il murmure tout bas en riant :

- Tu veux jouer ma belle ? On va être deux. Si tu comptes me tuer avec ton petit nuage tu te fais des illusions et ce n'est pas un chien chien à sa mémère qui va mettre fin à mon futur règne.

Les deux Ombres se regardait, prêt à s'entre tuer.

Amadeus attendait nerveusement, en position d'attaque, que l'intrus émerge des buissons, ce qui finit finalement par arriver: l'intrus était vêtu d'une grande cape noire, et une capuche rabattue sur sa tête dissimulait son visage, empêchant l'Ombre maudit de distinguer ses traits. Le monstre eut un instant d'hésitation, paralysé par la surprise: se pourrait-il que cet être fut un mage noir, Parjure ou Ombre, et donc un compatriote? L'intrus avança d'un pas de trop, et Amadeus, méfiant, montra les crocs en émettant un grondement sourd... qui fit éclater l'autre de rire! Il tâtonna sa taille, probablement à la recherche de son épée, mais qu'il n'avait apparemment pas emporté cette fois-ci! En voyant la surprise déçue de l'étranger, ce fut au tour du monstre de rire à sa manière, d'un grognement haché, les yeux luisant par à-coups d'une lueur bleuâtre pâle tout à fait inhabituelle.

Ne trouvant pas son arme, l'intrus dégaina par défaut une dague, tout en traitant ironiquement d'un air amusé Amadeus de 'ma belle'. Non mais, il le prenait pour une femelle? Ah non, ça n'allait pas se passer comme ça! Il était du devoir de l'Ombre maudit de remettre ce grossier personnage à sa place en lui apprenant les bonnes manières! La créature monstrueuse se mit en position d'attaque: les pattes avants presque couchées au sol, les griffes sorties, les crocs apparents et les yeux luisants d'un éclat sauvage et presque démoniaque, il balançait les dards de sa queue de droite à gauche, en un menaçant mouvement de balancier, comme un scorpion qui s'apprêtait à piquer un prédateur. Le monstre concentra son Manteau de Ténèbres, et lâcha un épais nuage noir et opaque, qui enveloppa la clairière quasiment dans son intégralité. Et une fraction de seconde plus tard, il se lançait à l'attaque avec un grondement menaçant semblant provenir d'outre-tombe...

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Le monstre était en position d'attaque, il n'y avait pas de doute. Le balancement de sa queux lui fit penser à un scorpion, lui qui haïssait ces saloperies ! Mais peu lui importa, puisqu'il ne vit même plus le monstre trente seconde plus tard. L’épais nuage qu'il avait vu tantôt venait de l’envelopper et malgré sa vison spécial qui lui permettrai de voir dans le noir, il n'y voyais rien du tout ce qu'il trouva plus qu'étrange. Le Parjure tendit l'oreille mettant sa main sur le cœur. Lorsque la bête le percuta, il hurla de douleur quand le choc l'envoya à terre et que la bête lui mordait le bras gauche. Avec son bras de libre il tenta de cogner la bête avec des coups de poings pour lui faire lâcher prise. Il nota l’incroyable rapidité de la bête ainsi que son extraordinaire puissance. Pas de doute, ce n'est pas une simple bête stupide : elle devait le comprendre quand il parle. Voilà la raison de sa violence, ses paroles l'ont vexé ... la pauvre ! Il se dégagea de la bête et la regarda dans les yeux en souriant. Puis il posa sa main droite sur la blessure et murmura un sort pour se soigner.

Il appela mentalement son Dragon et lui dit de venir avec son épée. Venarc accepta et lui annonça être de retour de chasse dans environ dix minutes. Balthazar dit pour lui même à haute voix en riant :

Et ba avec ce temps j'aurai le temps de faire joujou avec le chien-chien à la vieille du dessus !

Balthazar reposa son attention sur la bête, la dévisageant. Il se mit à marcher formant des arcs de cercles. Il ne lâchait pas des yeux le loup qu'il apercevait dans la fumé qui se dissipé peu à peu. Il lui dit calmement :

- Tu n'es pas un loup comme les autres n'es-ce pas ? Tu n'aurais pas du me défier, j'aurai passé mon chemin. Mais maintenant que tu m'as blessé, nous avons des comptes à réglés. Je suis l'un des Parjures et je ne laisserai une louve mal léché m'humilier ! Que les ténèbres soit !!! Hahaha !

Il chargea une boule de magie noir et la lança sur le loup enragé !

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Lorsqu'il sauta sur l'intrus, Amadeus visa son épaule gauche. Mais il avait mit son bras en travers et ses crocs se refermèrent donc sur son bras gauche. L'inconnu avait poussé un cri en tombant au sol, et le monstre ne put empêcher une vague de satisfaction de le submerger: alors? Pas mal pour une 'gonzesse', hein? L'intrus donna des coups de poings sur le crâne de l'Ombre maudit, mais, étant dénué de nerfs, de muscles et de peau à cet endroit, il ne ressentait aucune douleur. Néanmoins, conscient qu'il n'avait aucune chance de pouvoir ré-attaquer sans reculer d'abord, le monstre lâcha le bras de l'intrus et recula de deux mètres, sans toutefois le quitter des yeux.

L'inconnu se lança à nouveau dans un discours, que notre Ombre maudit n'écouta que d'une oreille distraite. L'autre comprit enfin qu'il n'était pas un monstre ordinaire, et Amadeus fut tenté de pousser un soupir de soulagement: néanmoins, il n'en fit rien. L'autre dévoila être un Parjure, et cela n'étonna guère Amadeus, qui s'en doutait depuis qu'il l'avait vu apparaître de derrière les buissons. Encore une fois, cet imbécile le traita de femelle, et encore une fois, Amadeus agita les dards de sa queue d'un air menaçant: mais il comprenait rien ou quoi? Bah: tant pis pour lui, il l'aura bien cherché!

Le Parjure forma une boule sombre dans sa main et la lança sur le monstre, qui n'évita le choc que grâce à un brusque saut sur le côté. Il avait été trop près d'un arbre et son épaule droite heurta brusquement le tronc du végétal, dispersant une douleur vive et sourde dans tout son bras: mais quel maladroit! En boitant légèrement de la patte avant droite, Amadeus se remit en position, agitant nerveusement ses dards, la queue dressée en forme de crochet au-dessus de son crâne. Le monstre sentit un fourmillement familier tout le long de son dos, et leva brièvement les yeux au ciel: le ciel était sombre, et le soleil avait déjà presque disparut derrière la Crête, comme en témoignait l'horizon rouge comme le sang d'un champ de bataille. Le moment était proche...

Amadeus reporta très vite son attention sur son combat, et, rassemblant ses forces et ses réflexes, bondit à nouveau subitement sur l'intrus...

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